Ritengo vicino a quello che faccio in questo periodo il seguente brano tratto da L'épuisé di Gilles Deleuze:
L'énergie de l'image est dissipative. L'image finit vite et se dissipe, parce qu'elle est elle-même le moyen d'en finir. Elle capte tout le possible pour le faire sauter. Quand on dit « j'ai fait l'image », c'est que cette fois c'est fini, il n'y a plus de possible. La seule incertitude qui nous fasse continuer, c'est que même les peintres, même les musiciens ne sont jamais sûrs d'avoir réussi à faire l'image. Quel grand peintre ne s'est pas dit en mourant qu'il avait manqué de faire une seule image, même petite et toute simple ? Alors c'est plutôt la fin, la fin de toute possibilité, qui nous apprend que nous l'avions faite, que nous venions de faire l'image. Et il en est de même pour l'espace : si l'image par nature a une durée très petite, l'espace a peut-être un lieu très restreint, aussi restreint que celui qui serre Winnie, au sens où Winnie dira « la terre est juste », et Godard « juste une image ». L'espace se contracte en un « trou d'épingle », comme l'image en un micro-temps : un même noir, « enfin ce certain noir que seule peut certaine cendre » ; « Bing silence Hop achevé » (*).
Il y a donc quatre façons d'épuiser le possible :
L'épuisé, c'est l'exhaustif, c'est le tari, c'est l'exténué et c'est le dissipé.
(*) Pour en finir encore, p.16 ; et Bing (Têtes-mortes, p.66) de Samuel Beckett
Lorenzo Gatti | 22 04 2020